Valorisation des tufs dans le béton

Abstract

Les travaux entrepris dans le cadre de cette recherche portent sur la valorisation des matériaux locaux, en l’occurrence le tuf calcaire dans le béton. Un déficit en sable a été généré suite à l’essor qu’a connu le pays avec le lancement de grands projets. Le tuf calcaire, matériau abondant et largement utilisé avec succès en technique routière, peut constituer une ressource de substitution envisageable. Dans cette optique, un programme expérimental a été entrepris ayant pour objectif l’étude de la faisabilité et de l’influence de l’ajout de tuf calcaire par substitution partielle au sable dans la formulation de béton ordinaire puis dans la formulation de béton auto plaçant. Les caractéristiques rhéologiques, mécaniques et physiques des bétons ordinaires formulés avec deux tufs, notamment de Boughezoul et de Htattba, à des pourcentages de substitution de 5, 15, 25 et 35%, sont étudiées et comparées à celles d’un béton témoin à base de sable alluvionnaire. L’introduction du tuf calcaire dans le béton a nécessité le recours à un superplastifiant pour palier au problème de perte de maniabilité induit par le taux de fines élevé des tufs. Il a été constaté qu’à 25% d’ajout, les performances mécaniques des bétons sont maximales. En effet, le gain de résistance à la compression des bétons adjuvantés à ce taux est de 13 % pour le tuf de Boughezoul et de 33 % pour le tuf de Htattba. En revanche, les caractéristiques physiques et chimiques de ces bétons se sont révélées amoindries, en comparaison avec celles du matériau témoin, à cause de son probable caractère absorbant. Concernant l’utilisation du tuf dans la formulation des bétons autoplaçants, les résultats obtenus s’avèrent prometteur permettant une substitution allant jusqu’à 55%, débouchant sur des BAP fluides ayant des étalements conformes supérieurs à 69 cm, et des résistances avoisinant 50 MPa.